Arrivée tardive à Tokyo (23h), je traverse la rivière Sumida dans le quartier d’Asakusa pour rejoindre le Oakhostel Fuji, où je passerai une semaine :

Il y a pire comme première impression

À peine débarqué, je propose à un portoricain de ma chambre de prendre des bières dans le bar en face. Nous prenons quelques drinks, et faisons la connaissance de deux français, Matthieu et Marty, également à l’hôtel. Puis de Sakura, une japonaise prénommée – à juste titre – comme les cerisiers en fleurs. Paye ton 4h en fin de soirée.

Nous nous donnons RDV avec les deux français à 10h en bas de l’auberge le lendemain.

Première mission de la journée : se renseigner sur le shamisen, instrument traditionnel à 3 cordes :


Trop volumineux évidemment, mais on se prête à rêver un peu (les deux français font de la musique). Le prix nous ramène à la réalité. A vrai dire, ce n’est pas si « prohibitif » que cela : environ 400€ pour un shamisen seconde main, 800€ pour un neuf, comme pour une belle guitare en France.

Pour évacuer notre frustration, quoi de mieux qu’un baseball, le sport national. Si si, en salle, avec des machines qui propulsent des balles entre 70 et 150 km/h :

Oui, je me suis cru au tennis …

Session défoulement crescendo. Je débute petit bras à 70 km/h (quoi ? Je me suis déboîté l’épaule il y a 6 mois …)

La balle est un peu molle, mais ça permet de tester un peu. La batte est bien lourde en revanche, et les cloques visibles sur les mains de mes comparses (ils y sont allés la veille) laissent penser que les miennes vont souffrir. Après 4 sessions de 5 minutes, je tente le 150 km/h, et on ne joue pas dans la même catégorie :

Il faut limite amorcer son geste dès que la balle sort du trou. J’en touche quasi pas une seule, la balle émet un son sifflant et tranchant. Mieux vaut ne pas se trouver sur le chemin …

Vivants mais transpirants, nous passons le reste de la matinée à Akihabara, quartier bien connu des gamers et autres fans de mangas.

Ici, on trouve des salles d’arcade, des boutiques de figurines à foison, et aussi, des sex shops pour tous les goûts.

Sur le chemin, nous croisons des animations étonnantes :

En quête de figurines bien spécifiques (moi je veux une guitariste !), nous écumons les boutiques à la recherche de la perle rare (pas trop chère), et nous trouvons chacun notre bonheur. Dragon Ball est partout, mais comme c’est un peu le seul que je connais, je reste pendant deux bonnes heures à découvrir les autres produits dérivés.

De :

 

 

A des figurines plus « étonnantes » :

Le petit truc déco qui fait la différence dans le salon

En annexe les figurines plus « hardcore » …

Après un ramen bien gras, je trace la route de mon côté et traine un peu du côté des salles d’arcade.


Puis je retourne de mon côté à Asakusa, près de Kamarimon pour voir le temple Sensō-ji.

Je retrouve le portoricain, dont j’ai oublié le nom j’en ai peur, pour quelques drinks et une partie de la soirée en sa compagnie au bar d’en face, comme la veille. Nous nous retrouvons embarqués dans une partie endiablée de « carron », sorte de croisement entre le billard (pour les règles et la technique) et le jeu de dames (pour les pions à lancer avec le doigt) :

​​

C’est assez fun, et surtout nous jouons avec des japonais. Le jeu est un vecteur de communication assez efficace.

Resto sushis dans les environs par la suite :

Ce moment critique où tu te rends compte que tu as déjà ingurgité la moitié de tes sushis

Excellente nourriture, belle découpe, et prix accessibles, puis retour dans le bar où nous discutons avec Chiura, une japonaise ayant vécu quelques années en Australie (ça facilite la conversation). Tout cela nous amène à nouveau à 4h du mat …

Journée studieuse le lendemain, qui débute par une balade du côté de la Skytree Tower (634m de haut, un bijou architectural de mon point de vue) :

Un point de vue plus décalé

A noter que la tour est conçue de manière à absorber les chocs en cas de tremblement de terre. En effet, en cas de tremblement de terre, le pilier central en béton et la structure extérieure de tubes en acier se balancent dans des directions opposées en raison de la différence de poids. Par conséquent, jusque 50% de l’énergie qui touche la tour peut être absorbée.

Autre anecdote intéressante, les Japonais ont pour habitude de nommer cette tour d’après sa hauteur. 634 se prononçant Musashi, comme le nom d’une province et celui d’un guerrier fameux au Japon.

Shopping dans la boutique Ghibli ensuite, qui se trouve à l’intérieur du centre commercial de la Skytree Tower :


Je ne trouve quasiment aucun objet lié au film Nausicaa. En revanche, Totoro est partout ! Mais il dort :

Je me perds une énième fois dans le metro de Tokyo en voulant sortir de la station Shibuya. La signalétique a beau avoir sans doute fait des progrès, notamment avec les traductions en anglais, cela manque encore de panneaux …

Je me balade à pied entre Shibuya et Ebisu pour visiter le musée métropolitain d’art photographique.

Sur le chemin, de charmants petits cafés à la sauce hipster :


Puis le musée de la photo donc.

Je choisis deux expositions qui ont l’air intéressantes :

1/ Hiroshi Yamazaki, réputé pour son travail sur la lumière :

 

2/ et surtout gros coup de cœur pour Hiromi Nagakura :


Ce dernier a notamment suivi le commandant Massoud en Afghanistan. De nombreuses photos sont également consacrées à son passage au Kosovo, au Salvador, au Brésil.

Ses portraits riches en émotions, ainsi que la qualité des tirages de l’exposition m’ont littéralement scotché.

Les photos étant interdites durant 95% de l’exposition, je fais l’acquisition du livret (mon sac a pris 5 kgs en quelques semaines au Japon).

Je suis ensuite censé retrouver Léo, le français rencontré à Kawaguchiko, qui assiste à un festival de punk apparemment. M’y dirigeant, je me perds un peu dans le quartier de Shinjuku.

Cette affiche est magique

 

Magnifique la nuit, il pleut un peu, mais les couleurs explosent devant l’objectif de mon téléphone (sur son écran du moins)

Arrivé devant la « cave », j’entends la musique et j’hésite fortement à rentrer. Payer 4000 yens et rester enfermé la dedans pendant 4 heures …

Quitte à le regretter, je change de plans et retrouve Fred (le québécois rencontré à Osaka), et une de ses copines, Pam.
Nous allons nous restaurer dans un itakaya, sorte de brasserie ou de bistro du coin que nous connaissons bien en France.

Prévoyant d’aller en club, mais n’étant absolument pas « prêts », nous passons prendre un verre dans l’appartement de Fred (il a trouvé un bon plan pour un studio pas si cher en plein Roppongi, centre de la fête … pour les touristes notamment). Imaginez trouver l’équivalent d’un un Lagavulin 16 ans d’âge en petite bouteille de 12cl dans la supérette du coin à 23h, au Japon c’est possible !

Malheureusement, cela nous fait arriver assez tard au V2, et après une heure d’attente infructueuse, nous nous rabattons sur un club prénommé « Esprit » …

Comme on peut le deviner aisément sur cette photo, Pam adore les boîtes en général et a passé une excellente soirée

Il y a quelque chose d’assez curieux dans ce club. Les danseurs – plus ou moins chevronnés – font tous face au DJ. Pourtant, il n’a pas l’air de faire un show démentiel. Je pense que les Japonais n’osent pas trop se regarder danser.

Pam est partie plus tôt, et après avoir passé la fin de soirée avec un groupe de Japonais, nous faisons la fermeture du club. Dehors, il fait jour, et nous voyons encore des gens aller au karaoké :

Je vous promets, c’est bien un karaoké

Je prends un des premiers métros pour retourner dans ma couché à Asakusa, et fais la connaissance de Pamela, une brésilienne expatriée depuis une dizaine d’années au Japon.


Les couleurs du ciel, chargé de nuages épais, sont incroyables.

Après une nuit décalée, je retrouve Elizabeth, une amie française, qui habite au Japon depuis un an et demi, et c’est un sentiment assez formidable de pouvoir se croiser à l’autre bout du monde comme cela.

Liz est bien connue des Kids in the Backseat, notre ancien groupe de musique, puisqu’elle avait entre autres réalisé ce clip d’un de nos concerts :

Séquence nostalgie et clin d’oeil à mes petits camarades de jeu (j’vous kiffe)

Nous passons l’après-midi dans le quartier de Shimo-Kitazawa.

L’endroit est fréquenté par de nombreux jeunes Japonais, qui viennent chiner dans les friperies, s’amuser dans les quelques salles d’arcade disséminées ça et là, et prendre un verre dans un des quelques bars du quartier. Ambiance légèrement « hipster » mais aussi plus décontractée.

 

On s’arrête régulièrement avec Liz dans les magasins, ici un magasin de chapeaux :


Ici un disquaire :

Aucun vinyl du groupe japonais Mono malheureusement …

La un magasin de vêtements :

Petite pause dans un bar/restaurant dans lequel je commande des huîtres frites :


Liz me fait part de ce qu’elle aime au Japon, et après quelques semaines ici, je ne peux qu’être d’accord. Ce sentiment de respect d’autrui, dû en partie au fait que la communauté prime ici sur l’individu, est très agréable. En conséquence, pas de déchets dans les rues, pas d’insécurité, pas de dépassement dans les queues.

Toutes ces petites choses qui vous pourrissent le quotidien à Paris, ou ailleurs en France.

Je quitte Liz en fin d’après midi qui repart chez elle avec le train, et reste un petit peu sur place :

Une machine où on peut gagner des petits fromages en plastique !

60 secondes, 5€ dépensés dans le vent pour tenter d’attraper l’un de ces pikachus

Et maintenant, des machines pour gagner des Pringles géants …

J’ai maintenant RDV avec Haruka, une Japonaise, pour le dîner.

Elle a 38 ans, et travaille dur, comme beaucoup de Japonais. Pendant le repas, nous discutons de son boulot, et il n’est pas rare – voire il est très fréquent – qu’elle termine sa journée à 23 heures …

Autant il est parfois nécessaire de cravacher certains soirs au travail, autant passer sa vie au travail, ce n’est pas ma conception des choses. Comme en France il n’y a pas si longtemps, je comprends qu’il est bien vu au Japon de rester tard le soir. J’entends même qu’en Corée du Sud ou en Malaisie, il est parfois demandé d’annuler ses vacances. Et ici au Japon, on m’a parlé plusieurs fois de recrudescence de suicides dus au travail.

Alors évidemment, il est sans doute possible de trouver des boites japonaises plus sensibles au bien être de leurs employés, mais il s’agit très certainement d’un élément à ne pas négliger lorsqu’on souhaite s’expatrier là bas.

Bref, je profite de la soirée pour « dévergonder » gentiment Haruka, qui fume quelques cigarettes en ma compagnie dans le restaurant (oui, ici on fume à l’intérieur, pas vraiment à l’extérieur). J’ai le sentiment d’être le petit diablotin occidental qui pervertit les Japonais, car fumer n’est pas très classe ici.
L’occasion aussi de jouer avec Google Translate qui traduit (plus ou moins correctement) en direct du Japonais vers l’anglais via la caméra de l’iPhone. Une soirée sympathique qui s’achève par un long trajet en train/métro.

 


Et maintenant, en annexe donc :

Photos « extrêmes » de figurines (éloignez les enfants !) 

 

Ne me demandez pas d’expliquer ce qui se passe, et surtout pas pourquoi, je n’en sais rien

Ne passez pas à côté du petit détail chic et choc


Oui, les Japonaises sont particulièrement réputées pour leur poitrine proéminente

Faites de beaux rêves !