Changement de décor aujourd’hui, de Bali, j’ai prévu de rejoindre Manado, au nord de l’île de Sulawesi. Seulement, mon visa indonésien n’est valable que 30 jours, et il est nécessaire de faire un « visa run » si je veux rester en Indonésie encore 2 semaines supplémentaires. En gros, je dois sortir du pays et re-rentrer.

Attention toutefois, il me semble que dans certains pays, le « visa run » n’est plus toléré aussi largement qu’avant. J’ai pu lire par exemple qu’en passant par Singapour, il y avait un risque d’avoir des problèmes au passage de la douane. De mon côté, j’ai prévu de passer par Kuala Lumpur, et tout se passe sans encombres. Si ce n’est qu’il faut que je prenne 3 avions dans la journée.

Heureusement, l’aéroport de Denpasar à Bali a tout prévu :

 

Après 24 heures de voyage, j’arrive enfin à Manado.

Sentiment très étrange après 3 semaines à Bali : pas un occidental dans les rues. Lorsque je me balade dans le centre ville, les locaux me dévisagent, le plus souvent avec un sourire à la clef, quelques fois avec un petit « hello mister ». La ville n’est pas des plus attrayantes pour les touristes : beaucoup de trafic, du monde sur les trottoirs (en tout cas sur les grandes artères), de nombreux bâtiments gris, et très peu de gens parlent anglais. Bref, une ville qui bouillonne, une ville à vivre plus qu’à visiter.

Faut pas croire, il y a des embouteillages dans la rue à côté, si si je vous jure …

Objectif de la journée : se rendre à la marina, et trouver un bateau pour m’emmener à Bunaken le lendemain, réputé pour ses fonds marins, et ses spots de snorkeling : 1500 espèces de poissons y nagent, soit près de 70% de toutes les espèces connues dans l’ouest de l’océan pacifique.

Deux possibilités s’offrent à moi, le bateau des villageois (1 aller et 1 retour par jour, 50.000 INR le trajet), ou un bateau privé qui peut coûter cher (ils m’en demandaient 1.000.000 INR à l’hôtel … une bonne arnaque). Arrivé sur place, je rencontre une indonésienne qui m’a vu venir, et qui me propose un bateau privé pour 100 000 INR après négociation avec un départ à 14h, soit deux fois le prix du bateau public. Cela me semble raisonnable et j’accepte, en espérant que le bateau sera bien là le lendemain (car sinon, il faut attendre encore une journée à Manado …).

Délesté de ma mission, je prends le temps de « goûter » sur une place, et commande un Bakso Sapi (soupe de boulettes de boeuf), puis un Pisang Goreng (bananes frites). Avec surprise, le Pisang Goreng ici n’est pas sucré, et servi avec de la sauce piment :

 

Je vais ensuite dans la quartier de Megamas, en bord de mer, pour voir le coucher de soleil :

Puis tombe sur un food court éphémère à l’occasion du Ramadan :

Passage au supermarché pour y voir les curiosités vendues :

Le responsable marketing – français sans doute … – s’est fait plaisir dans le nommage de ses produits

Le soir, je dîne avec Yenny, une indonésienne de Jakarta en mission ici pour ouvrir des boutiques d’électro-ménager dans les supermarchés de la ville. Il se trouve que cette dernière se rend à Raja Ampat le week-end suivant (bien connu en France pour avoir servi de décor à Koh Lanta le temps d’une saison, mais surtout pour ses spots de plongée réputés incroyables, forts d’une biodiversité sous-marine exceptionnelle), et comme j’avais également l’intention de m’y rendre, nous convenons de prendre le même avion.


Départ pour Bunaken le lendemain donc, après un coup de fil à 11h de la fille rencontrée la veille à la marina : « finalement, le bateau part à 12h et non à 14h, tu peux y être ? »

Je plie mes affaires rapidement (en prenant le soin d’en laisser la moitié à l’hôtel afin de ne pas être trop chargé), et embarque sur ce bateau en compagnie d’un policier, du pilote, et du « businessman » à l’origine du trajet : Franky. Je fais bien de confirmer le tarif avant de monter sur le bateau d’ailleurs …

Trajet d’une heure qui me permet d’échanger quelques mots avec le policier, qui vient sur l’île pour 24 heures. Ce dernier, vraiment sympathique, m’explique qu’ils alternent les allers et venues avec ses collègues, pour assurer la sécurité de l’île, qui compte 2000 habitants.

Je débarque avec Franky, qui tente – sans succès – de me convaincre de passer mes 2 nuits à Bunaken dans sa guesthouse. En parlant toutefois de faire une excursion de snorkeling, il me fait rencontrer Senja, une finlandaise qui dort dans sa guesthouse, et qui souhaite faire du snorkeling sur l’île de Siladen. Il vaut mieux partager ces excursions, car plus nombreux nous sommes sur le bateau, moins cela coûte cher par personne. Rendez-vous donc le lendemain matin pour une journée de snorkeling du côté de Siladen (réputé plus propre que Bunaken), après un passage sur les environs de Mantehage.

Sous les pavés, la plage … ?

Je me rends à pied dans ma guesthouse, qui m’avait été conseillée par Yenny : Jonaths Cottage Bunaken, et que je peux également recommander à mon tour.

Très bons repas (et copieux !), emplacement en bord de mer avec vue sur la mangrove, chalets sympas, et électricité (la plupart du temps). Pas d’eau chaude en revanche, nous sommes bien sur une île !

 

(Tu seras …) Bienvenue chez moi

Vue du balcon

Première sortie snorkeling en face du cottage

Je me balade dans les environs avec Bruce le drone, et identifie un petit bar reggae sympa, le Deco Stop Bar. Des enfants et des chiens jouent en face du bar, et j’échange quelques mots avec « Jack » le barman (mais ce n’est pas son vrai nom). Une espèce de grosse contrebasse artisanale trône au milieu du bar et nous discutons musique. Ce dernier fait partie d’un groupe, et ils jouent régulièrement dans des resorts de l’autre côté de l’île.

Il faut la trouver, l’enseigne …

Suite à un bon dîner à la guesthouse (les 3 repas quotidiens sont inclus dans le prix de la chambre), je retrouve Senja à qui j’ai parlé de ce bar en espérant un peu d’animation, car l’île est tout de même bien calme. Et après avoir échangé quelques mots avec Jack, ce dernier sort sa guitare et son carnet de chant. Nous voilà partis pour un bon petit boeuf musical, accompagnés de Bintang (bière bien connue du pays) et de vin local. Ses musiciens nous rejoignent un peu plus tard :

Le lendemain matin, je me réveille vers 5h30, et passe une tête en dehors sur la terrasse de mon cabanon : le soleil se lève. N’écoutant que mon courage, je me lève dans l’espoir d’immortaliser le spectacle :

 

 

Puis je retrouve Franky et Senja un peu plus au sud de l’île pour prendre le bateau.

 

Première plongée en snorkeling vers Mantehage, et premiers émois : un serpent de mer ondule, alors même que nous venons de sauter du bateau. Franky s’approche de l’animal, mais garde un minimum de distance, et pour cause, ce dernier nous dira ensuite qu’il est « assez » venimeux …

 

J’espère apercevoir des tortues, mais ce ne sera malheureusement pas le cas. En revanche, il y a effectivement une très grosse quantité de poissons dans l’eau, et des coraux sublimes :

 

 

Deuxième plongée sur les bords de Siladen, un peu décevante, puis balade furtive sur l’île, dont on peut faire le tour en moins d’une demi-heure, avant de terminer la journée par une ultime plongée, plus agréable que la précédente … mais sous la pluie.

C’est trempés et frigorifiés que nous rentrons dans nos guesthouses respectives, et il continuera à pleuvoir toute la fin de journée, une bonne excuse pour se reposer. Je passe la soirée avec 3 espagnols qui viennent d’arriver dans la guesthouse.

Le lendemain, je prends la navette pour Manado avec Senja, et les villageois pour un trajet … agité. La femme à côté de moi ne semble pas au mieux et m’agrippe le bras lorsque le bateau se met à tanguer sévèrement. Je la vois prête à repeindre mes tongs et je regrette l’espace d’un instant de ne pas avoir de chaussures fermées …

Arrivé à bon port, Senja file pour Tangkoko, une réserve naturelle que je visiterai plus tard, et je passe la journée à Manado, avant de m’envoler tôt le lendemain pour Raja Ampat.