Nous ne sommes pas en fin d’année 2017 (bien que nous ayons déjà épuisé les ressources de la planète ce jour), mais étant rentré depuis quelques temps maintenant, vient le temps des bilans.
C’est assez marrant de laisser passer quelques semaines et de constater comme les sentiments évoluent. Aussi vais-je reprendre mon feedback à chaud de début juillet, et le mettre en perspective avec un retour à froid.
Feedback à chaud :
Un peu plus de trois semaines après mon retour en France, je relis ce que j’avais partagé sur Facebook le 6/07 dernier, et je vais m’efforcer de le traduire dans ce blog.
« Aujourd’hui 6 juillet … je suis de retour en France après 4 mois incroyables passés en Asie !
Je ne pense pas avoir changé (un peu moins pâle probablement bien que je sois conscient que ce n’est que temporaire) (et je confirme …), je ne suis pas certain de me connaître mieux (j’ai 35 ans, et je me connaissais déjà pas mal à vrai dire), je ne suis pas plus spirituel, ni devenu une personne meilleure, mais je pense avoir chopé le virus du voyage et ajouté tant de nouveaux pays à découvrir à ma liste.
J’ai été touché tant de fois durant ce voyage : par les gens, par la nature, et par ce que les hommes et femmes ont su construire depuis des siècles.
A tous ceux qui ont perdu foi en l’humanité, et sa place dans l’univers, je n’ai qu’un conseil : partez voyager et contemplez la beauté dans chacun de ces éléments.
J’ai rencontré des personnes incroyables dans chacun de ces différents pays : Thaïlande, Myanmar, Japon, Malaisie et Indonésie. Parfois seulement pour quelques minutes ou quelques heures, parfois pour quelques semaines, et en vérité, il a maintes fois été si difficile de dire déjà « au revoir » alors qu’on venait de se dire « enchanté ».
Je ne citerai pas ici tous mes chers compagnons de voyage (vous les retrouverez dans les lignes de ce blog), mais je me souviens :
des pagodes et des temples qui procurent de si incroyables expériences à Yangon et au Japon, des massages douloureux à Bagan, de l’odeur de vomi dans les bus au Myanmar (pauvre petite fille), des malentendus hilarants avec les locaux (ou non locaux), des karaokés (plus ou moins) mélodiques, des vols de drones géniaux et bien accompagnés à Bali, des plats délicieux au Japon, en Thaïlande et en Indonésie, des cours de cuisine éclaboussants à Bangkok, des quizz victorieux, des nuits folles à Osaka, des cours de plongées tendus en Malaisie, des danses improvisées à Kuala Lumpur ou dans les clubs obscurs de Yangon, des (légères) blessures en scooter mais de tant de trajets magnifiques en 2 roues, des rencontres sauvages dans la jungle en Sulawesi … ou au Myanmar, des rencontres pas si sauvages avec les daims de Nara, des sourires sur le pont U-Bein, des leçons de Snapchat pour les vieux débutants comme moi, des levers et des couchers de soleil à couper le souffle, des hôtels paradisiaques à Bali, de conversations Whatsapp inoubliables, d’orgies de buffet à volonté, d’initiation au yoga, de déjeuners cuisinés par d’adorables locaux, de nuits si revigorantes (!) dans les auberges, du saké de supermarché, d’expériences inattendues au turmeric à Ubud, de treks (relativement) difficiles et propices à la transpiration, du plaisir de conduire un jet ski à Langkawi, de l’étude sérieuse des katakana et hiragana, des longues conversations approximatives via Google Translate en japonais, des boeufs musicaux improvisés, de cigarettes à l’an.s, des marches nocturnes sous la pluie à Tokyo, de la découverte des cerisiers en fleurs, des longs moments passés à attendre les chauffeurs Grab, des (rares) sessions de shopping compulsif, du snorkeling à Raja Ampat tellement exceptionnel, de ma consommation d’alcool (toujours modérée), des chants écossais à Ubud, des vadrouilles en bateau qui donnent des hauts le coeur, des shots si épicés de fireball, des fabuleuses chicken wings tout aussi épicées de chez Nando’s, des sessions patriotiques et fraîches de cinéma, de selfies ou de photos de drone avec des enfants … et tant de conversations spontanées.
Je ne doute pas un instant que ces moments resteront inoubliables à vie (surtout avec les 5 000 photos prises pendant le séjour)
Rappelez-vous comme je citais Miles Davis en amont de ce voyage : « Quand vous jouez une note, seule la suivante permettra de dire si elle était juste ou fausse »
Je peux désormais affirmer que nous avons écrit ensemble, avec toutes ces personnes rencontrées sur la route, une partition à 1.000 mains assez incroyable. »
Feedback à froid :
Le sentiment qui s’est développé depuis mon retour est assez surprenant : celui de ne pas avoir l’impression d’être parti.
Les 4 mois sont passés tellement vite, et le retour à la routine parisienne à la fois facile (mais épuisant), rendent ce voyage étrangement court. Et pourtant à la lecture de mon retour à chaud, et au visionnage des photos, j’ai tellement de souvenirs. C’est donc ça le voyage ?
Je retrouve mes proches, mes amis et ne me sens pas du tout différent (même ma balance me le confirme), tout comme ma perception d’eux n’est pas différente. A vrai dire, 4 mois dans une vie de boulot, ce n’est rien, et autour de moi, très peu de choses ont changé (tant mieux cela dit). Sans doute attendais-je de revenir différent, meilleur, transformé, et suis-je un peu déçu. En revanche, j’assume sans doute mieux la personne que je suis. Peut-être le suis-je – au fond – transformé, mais je pense qu’on évolue différemment quand on voyage à 25 ans et à 35 ans.
Cela n’empêche pas d’apprécier les nombreux bienfaits du voyage en solo, et de n’avoir qu’une envie, c’est d’y retourner.
Même si cela se raréfie en France, je trouverai cela toujours dommage de voir des recruteurs condamner des jeunes qui sont partis pendant six mois ou un an en voyage, alors même que c’est la norme à l’étranger. Il y a tellement d’anglais, d’européens, d’australiens, d’américains, qui partent effectuer leur « gap year », et que cela construit humainement.
Parmi les bienfaits les plus appréciables, et malgré les clichés (je vous vois sourire), je citerai :
- respecter les différences à défaut de toujours les comprendre
- multiplier les contacts authentiques et spontanés de la vie quotidienne (et d’autant plus avec l’avènement des réseaux sociaux et de l’obsession du smartphone)
- voir le positif dans chaque situation
- appréhender la notion de temps différemment
- disposer d’éléments de base pour susciter un intérêt durable envers une région, que cet intérêt porte sur la religion, la politique, la culture … ou la nourriture
- mieux se connaître et mieux connaître ce qu’on apprécie chez autrui
- savoir quel type de voyageur on est, et choisir ses futures destinations en fonction de cela
- essayer quelque chose de nouveau fréquemment, voire dépasser ses angoisses dans un contexte plus calme et favorable que le quotidien (la plongée en ce qui me concerne)
- apprécier tous ces petits bonheurs du quotidien : récupérer son linge propre, prendre une douche chaude, manger, une rencontre, un sourire, une chanson, un coucher de soleil, des fleurs de cerisiers qui tombent (ça c’est un peu moins quotidien)
Je repars quand ?
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