La journée débute donc par un énième lever de soleil (on finit par culpabiliser de ne pas y aller) à Bagan, du côté de la pagode Dhamma Ya Zi Ka cette fois, avant de se rendre à Nyaungshwe, ville qui sert de point de chute à ceux qui veulent voir le lac Inle, sans avoir à hypothéquer sa maison (pour la Birmanie, les hôtels avec vue sur rivière sont onéreux)
Nouveaux adieux, nouveaux départs.
Cette fois, le « bus » est en réalité un van, qui peut transporter une quinzaine de personnes. Le confort n’est pas à son summum, mais le van n’est pas rempli.
Jusqu’alors, cela ne m’avait pas sauté aux yeux, mais la Birmanie est finalement une destination touristique très française. Ou en tout cas au lac Inle. 50% du bus est français, et je croiserai ces deux prochains jours d’innombrables « frogs » (les clichés sont tenaces et tous les étrangers que je croise pensent qu’on mange vraiment des grenouilles régulièrement)
Je fais la connaissance des 3 français, notamment Vincent, l’homme qui regrettait d’avoir mangé une salade de tomates l’avant veille. En effet, nous nous arrêtons une demi heure sur le bord de la route, dans un petit commerce de bouche classique, mais qui n’inspire pas confiance à ce français qui se remet d’une intoxication alimentaire.
De mon point de vue, les intoxications alimentaires, c’est comme les gueules de bois : on pense mourir le jour où ça nous arrive, et on oublie à quel point ca fait mal le lendemain. Du coup, je me délecte de mon petit curry sans stresser.
Arrivé à Nyaungshwe, je réside une fois de plus à l’Ostello Bello, qui a le mérite de proposer un certain standard appréciable en terme de propreté. La fin de journée se passe tranquillement à l’auberge, sur le toit terrasse, en compagnie de mon nouveau travel buddy français donc.
Le jour suivant, je participe à un « tour » organisé par l’auberge (par facilité …et après l’expérience sympathique à Bagan). Nous sommes 5 sur un bateau, à voguer sur le lac, c’est magnifique. Malgré les bruits de moteur, le lieu est enchanteur, et sublimé par la présence de pêcheurs (qui n’ont pas trop l’air de pêcher, si ce n’est de grosses quantités d’algues …).
Le tour consiste ensuite en de multiples descentes / montées du bateau, afin de découvrir l’artisanat local, avec le village In Dein en point d’orgue. Le mieux reste quand même d’identifier les ateliers et personnaliser son tour en amont avec le conducteur, mais le touriste est parfois fainéant, n’est ce pas ?
Sur le chemin, nous voguons au milieu d’un jardin flottant et croisons quelques pêcheurs :
Premier arrêt : un atelier d’orfèvrerie. Une demoiselle nous explique comment ils fabriquent les bijoux en argent, comme celui-ci :
Deuxième arrêt : un atelier de tissage. Une vieille dame nous montre comment elle exploite les filaments de la fleur de lotus. Leur technique est assez fascinante, mais les prix sont assez élevés (et j’ai déjà un longyi que je n’ai encore jamais porté)
Troisième arrêt : une fabrique de cigares, ou plus exactement de cigarettes aromatisées à la banane, a l’anis, et à la menthe. Pour les fumeurs de pacotille qui n’aiment pas inhaler la fumée comme moi, c’est un délice … la seule difficulté résidera désormais à faire comprendre aux autres voyageurs que je fume des cigarettes à l’anis (et non à l’anus, mon accent français me faisant apparemment défaut)
Quatrième arrêt dans … une boutique. Une femme girafe se met tristement à disposition des amateurs de selfies, ce qui constitue la justification du stop, qui est à but purement lucratif. Le boycott est de rigueur.
Nous nous arrêtons ensuite au village In Dein, fameux pour sa pagode accessible par ce qui nous semble être le plus grand couloir commerçant de Birmanie (600 mètres). Le site est impressionnant, notamment du fait de la proximité des anciennes stupas envahies par les arbres (façon Ta Prohm au Cambodge, en modeste) et les nouvelles, dorées, et collées les unes aux autres.
Pause déjeuner sans saveur particulière, mais au bord de la rivière, et passage dans un monastère qui sent bon le zen, avant d’emprunter le trajet retour.
La fin de journée se passe comme la précédente : en terrasse à l’auberge.
Puis, assaillis par la faim, nous nous rendons au night market du coin, l’occasion de goûter à nouveau aux « sticks » (des brochettes de viande, poisson, ou œufs). J’opte pour une patte de poulet peu ragoûtante, dont l’intérêt est très limité. La saveur est la même que ce qu’on connaît déjà du poulet mais il n’y a rien à manger.
J’aime l’atmosphère des night markets, à la fois animés et bon enfant. Les chiens, attirés par la volaille, sont particulièrement nombreux autour de nous mais ne sont pas agressifs. Shaun, probablement transporté par ses 4/5 cocktails à l’auberge, prend les chiens à bras le corps pour les éloigner. Sans doute pas la méthode la plus safe.
Lever le lendemain à 5h pour aller voir … allez je vous laisse deviner ! Vous connaissez ces moments où on se demande parfois ce qu’on fout à 5h30 sur un bateau au bord de l’eau, un plaid sur les genoux, dans la nuit obscure ?
Eh bien, celui la n’en fait pas partie. Le ciel prend petit à petit une teinte rose, qui se reflète sur le lac. C’est beau à en chialer (intérieurement), 1-0 pour la nature.
Un pêcheur s’approche de notre embarcation et fait des choses bizarres avec son outil de travail. Il se rapproche ensuite très près et nous propose de prendre des photos de lui en échange de quelques kyats. On imagine qu’il gagne probablement plus ainsi qu’en vendant le fruit de sa pêche, ce qui rend la chose assez artificielle, mais nous décidons de nous exécuter.
Ce qui m’intéresse de toute façon n’est pas la classique photo du pêcheur qui lève la jambe, mais l’occasion de réaliser un beau portrait dans un endroit idyllique.
De retour assez tôt à l’auberge (7 heures et quelques), le repos est de rigueur avant le check out à 11h. Le reste de la journée est paisible.
Balade au marché, l’occasion d’avoir les narines qui chatouillent (ou qui saignent au choix) :
Repas délicieux au restaurant Live Dim Sum House :
Puis, apres un massage suédois particulièrement réussi, de nouveau un repas (anticipé) a 17h dans un restaurant indien (Innlay Hut Indian Food House), tenu par un jeune birman fan d’Eminem manifestement.
Le mashup Poulet Massala / 8 Mile est particulièrement réussi bien qu’un poil déconcertant. Le repas était excellent en tout cas.
18h sonne, il est l’heure de monter dans le bus qui doit nous emmener à Mawlamyine (aussi appelé Moulmein), au terme d’un périple de 19 heures de route.
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