Cet article fait partie d’une série de 5 articles relatant un voyage de 3 semaines en Argentine / Bolivie.
Jour 7
Le bus part à 22 heures, et 7 heures de route sont prévues. Nous sommes plutôt bien installés, les sièges sont inclinables et nous avons de la place pour les jambes, occupant l’avant du bus à l’étage.
Nous arrivons à la Quiaca à 4h30. Il fait moins de 0 degrés, un hall semi abrité (mais on gèle tout de même avec les courants d’air) et l’attente pour le contrôle à l’immigration qui débute à 7h risque d’être longue.
Une fois la tenue d’hiver arborée, nous faisons la rencontre de deux françaises, étudiantes en médecine venues effectuer un stage à Buenos Aires, et qui ont prévu de se la couler douce quelques jours après leur stage.
Dans le hall, une femme entre telle la messie avec ses 5 litres d’eau chaude, nous permettant de boire notre premier thé à la feuille de coca. Pas franchement délicieux mais ça réchauffe.
Lorsque 6 heures sonnent, nous convainquons les françaises de se rendre à pied avec nous à l’immigration qui se trouve à un kilomètre, afin d’être parmi les premiers à passer la frontière. Les légendes urbaines racontent que cela peut prendre jusqu’à 3 heures.
La ville est noire et déserte à cette heure, et arrivés à destination, nous croisons un homme qui ne veut manifestement pas nous faire patienter dans son bureau à l’abri du froid. Ce dernier nous indique de faire le tour et d’attendre à la « mesa ».
Bon fou rire en voyant la zone de sortie de l’Argentine :
Les filles perdent leurs doigts de pied (j’ai la chance d’avoir mis les bonnes chaussures de rando) tandis que des chiens nous tiennent compagnie. A moins que cela soit l’inverse à la façon dont ils se couchent sur le dos pour réclamer l’affection qu’ils n’ont pas l’air de recevoir au quotidien.
Lorsque les douaniers s’installent dans leur bureau, on a l’impression d’être dans cette scène de Zootopia :
Passée la frontière, nous nous étonnons de ne pas avoir de tampon d’entrée en Bolivie dans nos passeports, mais bénéficions à la place d’un ticket tamponné séparément, ce qui semble être la norme après avoir recherché confirmation auprès des bureaux d’entrée en Bolivie et d’un agent de police rencontré plus loin. Pas d’inquiétude si cela vous arrive donc.
Nous voici à Villazon, la ville frontalière côté Bolivie.
Première chose à faire après avoir passé la frontière : changer nos pesos argentins en Bolivianos (1€ = 7 Bs environ). Aurore se sent mal à cause de l’attitude, et une femme vient à son aide avec un sachet de feuilles de coca tandis que j’assiste impuissant à un échange de devises qui m’échappe. J’ai le sentiment d’être dans l’épreuve du bonneteau dans Fort Boyard : « Regarde bien ton billet. Il est où ton billet ? Il est plus là ».
Je vous rassure, les comptes étaient bons après vérification.
Nous prenons un van à la station de bus de Villazon avec les françaises, et arrivons à Tupiza après 2 heures de route environ.
Arrivés à Tupiza, le dépaysement est total. Il s’agit d’un petit village à partir duquel de plus en plus de touristes partent afin de visiter le Salar d’Uyuni et ses environs. Mais nous n’avons croisé qu’une dizaine de touristes durant notre journée, et on les distingue bien du reste de la population.
De nombreuses femmes sont vêtues d’habits traditionnels : chapeau melon, tresses, jupe plissée et chaussettes qui remontent. Nous passons rapidement dans le centre ville et nous rejoignons à pied l’Hostal Los Salares, repéré quelques jours plus tôt, et situé de l’autre côté de la rivière (sèche) qui sépare la ville en deux.
De ce côté ci, on a l’impression d’être dans le far west, et on s’attendrait presque à voir les bottes de paille rouler sur le sol. Nous passons devant le gang des chiens errants à côté d’un hôtel nommé Butch Cassidy (ça ne s’invente pas). Ces chiens ne nous inspirent que moyennement confiance, regroupés tels des proxénètes autour d’une niche, dans laquelle semble se réfugier une chienne noire.
Arrivés à l’hostal, nous sommes accueillis un peu froidement par la tenancière, qui ne tarde pas à nous demander si on a déjà opté pour un tour organisé autour du Salar d’Uyuni. En effet de nombreux hôtels proposent leurs excursions dans le Salar, et si nous avions déjà repéré l’hostal Las Salares comme un prétendant potentiel, ces derniers nous avaient répondu tardivement lorsqu’on avait demandé des devis et un peu à côté en nous renvoyant vers le site web par facilité. Nous avions donc opté pour un autre tour, ce qui ne semble pas réjouir notre hôte.
Peu importe, nous découvrons notre chambre, un peu spartiate, mais on ne s’attendait pas vraiment à autre chose à Tupiza.
Nous nous baladons dans le centre ville, à la recherche de l’agence qui gérera notre tour : Alexandro Adventure Tour, afin de régler les derniers détails.
Puis nous errons dans Tupiza à la recherche d’un endroit où petit déjeuner, ce qui s’avère bien compliqué.
La ville n’est pas dénuée de charme, mais aucun bar ou restaurant qui semble ouvert, si ce n’est un “restaurant italiano” plutôt sombre.
On a un peu l’impression de déranger, mais on commande tout de même un Muesli, qui se résume à du yaourt rose mélangé à des Smacks et des fruits (qui ne sont pas mauvais pour le coup). L’ensemble est cependant bien décevant pour 35 Bs le muesli. La fille de la tenancière âge d’à peine 3 ans joue à cache cache avec nous, les enfants sont souvent plus directs dans leur relation avec lee étrangers. On ressent une certaine timidité voire un léger malaise avec les adultes, qui se dissipe le plus souvent après un sourire et quelques mots baraguinés.
Saisis par le mal de l’altitude et fatigués par les 24 dernières heures, nous rentrons à l’hôtel faire une sieste qui durera 4 heures, puis ressortons pour un dîner à 17h. L’offre de restauration est assez limitée à Tupiza et nous optons à nouveau pour un restaurant italien (un autre) et ses pizzas assez insipides mais qui feront le job.
Sur le chemin du retour, nous croisons un défilé bruyant mais divertissant. Il s’agit d’une répétition de la fête célébrant l’indépendance de la Bolivie qui aura lieu deux jours plus tard.
Le gang de chiens est également de sortie, et nous assistons de loin à ce qui semble être une tournante … la domestication canine a du bon tout de même.
Jour 8
Lever à 7h afin de tenir le rendez vous de 7h45. Pancakes qui sentent bon les œufs frais au petit déjeuner et papaye … et nous voici dans le 4×4 qui sera un peu notre maison durant 4 jours.
Nous faisons la connaissance de Freddy, notre chauffeur, et de Ruth, notre cuisinière (on ne se refuse rien). Tous les tours d’Uyuni se déroulent ainsi. Il n’est pas possible de louer une voiture et de faire ce tour en autonomie. Le fait de partir de Tupiza nous permet de faire le tour dans le sens inverse de la majorité des touristes, ce qui devrait nous faire croiser moins de monde sur les sites touristiques, mais nous fait faire beaucoup de route le premier jour.
Nous sommes également avec un couple de suisses, Pascal et Florelle, qui entament le dernier quart de leur tour du monde de 6 mois.
Les gros sacs a dos sont attachés sur le toit de la voiture, et nous écumons la ville en quete de ressources : fromage de chèvre, et surtout feuilles de coca.
La journée est difficile, bien que nous restons le plus souvent les fesses vissées au siège. Pas moins de 9 heures de route, sur des pistes bien bosselées, en altitude, incluant des arrêts assez courts. Les paysages sont toutefois magnifiques.
Après deux heures de route, la roue arrière gauche crève, l’occasion de voir à quel point Freddy sait bichonner son 4×4.
Nous profitons des paysages tantôt désertiques, lunaires ou ocres, et nous délectons de nos rencontres avec les lamas, les alpagas, les vigognes, les perdrix ou les chinchillas.
Nous traversons régulièrement des gués, parfois gelés, et la route nous aspire. En fin de journée, le mal de crâne se fait ressentir, en même temps que le soleil tape à travers les vitres, et la poussière s’insère dans le véhicule.
Déjeuner à Pueblo de Cerrillos :
Valle de la Luna (Ciudad del encanto) :
Ruinas de San Antonio de Lipez :
Mirador de Laguna Morejon (4900m) :
Et enfin, nous arrivons après 9 heures de route à Quetena, où nous allons passer la nuit à 4200 mètres d’altitude.
Après un dîner frugal (soupe, et petites crottes de viande servies avec des légumes), nous allons nous coucher dans notre dortoir. Pas de chauffage, et extinction de l’électricité à 21h30. Nous dormons dans deux sacs de couchage insérés l’un dans l’autre, et sous 3 couches de couvertures militaires qui pèsent une tonne chacune. Une fois calés, dur de bouger.
La nuit sera un long calvaire personnel. Enrhumé, et particulièrement sensible à l’altitude manifestement, chaque fois que je m’endors, mon corps se réveille en sursaut en cherchant à aspirer une grande bouffée d’air. Ce cycle se répète à peu près toutes les minutes (véridique, j’ai eu tout le temps de regarder ma montre !), et ma vessie également habituée à me jouer des tours, me fait me lever à 23h puis à 2h du matin.
Sortir de son lit dans ces conditions (température négative) n’est pas vraiment une partie de plaisir, mais j’accepte avec humilité la fatalité qui s’abat sur moi et me rends tremblotant, en legging (la chaleur avant le style) vers les toilettes qui sont dehors, à l’aide de la lampe torche de mon téléphone.
Arrivé sur le seuil, j’ai l’impression que les toilettes sont condamnées – elles fonctionnaient pourtant plus tôt – car une couverture semble enrober entièrement le trône. Dans un état second sans doute, je ne réalise pas qu’il s’agit d’une protection contre le froid (à la fois pour les humains, et pour l’eau des toilettes) et me résigne à me soulager dehors à côté de la porte d’entrée tel un ivrogne, les yeux attirés vers le ciel, parsemé d’une multitude d’étoiles encore jamais vues, seul répit durant cette nuit épouvantable.
A 3h30, je commence à compter les minutes qui me séparent du réveil prévu à 6h15, promesse d’une journée nouvelle.
Au final, j’aurai été le seul à ne pas dormir de la nuit, mais Aurore et nos compagnons de route auront bien mal dormi également.
Jour 9
Aujourd’hui, c’est la fête nationale en Bolivie ! Mon crâne décide aussi de faire la fête, et la journée va être loooongue.
Bringuebalé dans tous les sens dans le 4×4, j’essaie péniblement de trouver le sommeil, mais l’air de haute altitude brûle mes nasaux, et je me réveille en sursautant.
Heureusement, les arrêts se font nombreux et me sortent de la torpeur. Des lamas partout, mais aussi de nombreuses lagunas (lacs) : des lacs gelés mais renfermant plein de souffre, des lacs avec des flamands roses, des lacs de couleur vert émeraude :
Nous traversons également le désert de Dali, nommé ainsi pour sa ressemblance avec les arrière plans de certains de ses tableaux.
Puis nous effectuons un arrêt à Las Termas de Polques, où nous pouvons nous baigner dans une eau naturelle à 38 degrés.
Le déjeuner se fait sur place et notre cuisinière nous a préparé des petits légumes, du riz ainsi que de la viande plate non identifiée (PVNI)
Dans la continuité des sources chaudes, nous parvenons sur un site où des geysers crachent des bulles, et des touristes font mine de se pencher en avant les fesses en arrière au-dessus des fumerolles pour réaliser des montages photos de bon goût.
On apprend qu’une touriste japonaise a tenté le selfie de trop, et s’est prise pour un morceau de viande de Kobé dans une fondue chinoise. Triste.
Puis vient l’attraction du jour : la Laguna Colorada. Le lac doit ses eaux rouges à certains sédiments rouges et des pigments de certaines algues qui y vivent.
Le vent souffle fort, je croise une femme qui se prend la tête dans les mains, et qui a l’air de souffrir des mêmes maux que moi. La balade qui dure une heure me fait le plus grand bien, ou bien est ce le paysage majestueux qui s’offre à nous ?
Les flamands roses se comptent par centaines ; il s’agit d’un site de reproduction des flamands. Un sentier de pierre longe cet immense lac aux innombrables dégradés de rouge. Indéniablement la plus belle surprise de notre excursion dans le Sud Lipez (car on était prévenu de la pureté du Salar d’Uyuni, cf. plus bas).
Nous arrivons ensuite au village de Mallku Villamar, où nous passerons la nuit. La fête bat son plein, et nous croisons quelques Boliviens qui se déchargent du trop plein de bière sur les murs du village. Il est 17h …
Au programme de la soirée : douche chaude (avec faible débit mais c’est mieux que l’absence de douche de la veille), plat traditionnel : le Pique saucisses frites, et une bouteille de vin rouge qui s’est mise sur son 31 (habillée d’un mini-veston, son contenu n’était malheureusement pas à aussi bonne fête).
Jour 10
La nuit a été plus récupératrice que la veille, et c’est enthousiastes que nous nous levons à 7h pour un départ à 8h. Un petit tour du village et puis s’en vont.
Après la journée des lacs la veille, cette journée va être consacrée aux canyons du sud lipez.
Premier arrêt : la Copa del Mundo. On retrouve vaguement les formes de la coupe, et on se prête volontiers aux photos montage, en se prenant pour Mbappé et Pogba.
Deuxième arrêt : le Dromadaire. Là, il faut déjà loucher un peu plus pour apercevoir un semblant d’animal à bosse.
Troisième arrêt : la Italia Perdida. Freddy (notre chauffeur) nous raconte une sombre histoire de couple qui a perdu son guide (livre) et qui en trouve finalement un plus gros avec une carte du Chili. On a beau lui demander de répéter pour comprendre le rapport avec la dénomination du lieu, on reste perplexes. Il n’en reste pas moins que le lieu est magnifique. Nous grimpons pour avoir une vue hors du commun.
Nous nous arrêtons ensuite au bord d’un lac à moitié gelé : Laguna de Las Aves. Les oiseaux font du curling sur le lac, et nous apercevons un flamand qu’on peut étonnamment approcher de près. Malheureusement ce dernier est malade, et il a été abandonné par ses pairs. C’est un ballet un peu triste auquel nous assistons en le voyant se déplacer sur la glace, le sachant condamné.
Le Cañon del Condor est notre prochaine destination, et va être l’occasion d’une bonne balade d’une heure et demie à travers les rochers, les mousses et autour de la Laguna de las Aves. De nombreux lamas nous accompagnent, et plus étonnamment des chinchillas, sortes de lapins à grande queue, détalent quand ils nous voient arriver. On a très vite le souffle coupé avec l’altitude, mais l’excursion vaut vraiment le coup.
Le Cañon del Anaconda nous promet ensuite un panorama vertigineux au-dessus de fleuves verts ressemblant à des serpents.
Après cette belle matinée, nous déjeunons dans la nature. L’occasion de croiser une autruche qui évite de peu notre voiture, et un petit agneau qui court bien vite avec sa famille. Ruth nous a préparés une petite salade bien agréable, et nous essayons de deviner l’age de Freddy et Ruth durant le déjeuner, soupçonnant qu’ils sont ensemble …
Question qui restera sans réponse, tout du moins une réponse qui ne nous convaincra guère. Freddy lâche toutefois que la plupart des boliviennes ont des enfants tôt (15-16 ans), ce qui nous donne une indication sur l’âge de Ruth.
Freddy a deux enfants de 7 et 3 ans, et il a 26 ans (chose étonnante lorsqu’on écoute sa playlist dans la voiture, à sa façon de mélanger Madonna, Green Day, Tatu (!) ou George Harrison, on était persuadés qu’il avait plutôt 35 ans).
La discussion reste bon enfant, et si Ruth est assez timide, Freddy est quant à lui plus taquin.
Après cette pause déjeuner, nous nous arrêtons dans un village désert, pour découvrir des bières locales. 4 variétés sont proposées : quinoa, cactus, miel et feuille de coca. Nous goûtons cactus et feuille de coca. On retrouve des goûts assez marqués, et la bière à la feuille de coca passe très bien.
Des enfants jouent avec un petit agneau noir, et on se dit que les enfants sont décidément des tortionnaires en puissance.
Enfin, nous parvenons aux portes du Salar d’Uyuni, à Puerto Chuvico, et déposons nos affaires dans notre hôtel de sel. Notre chambre (pas de dortoir cette nuit) est tapissée de sel, et un léchage de mur nous confirme que le bâtiment mérite bien son nom de refuge de sel.
Vers 17h30, Freddy nous emmène sur le Salar afin de prendre l’apéro pendant que le soleil se couche sur ce désert de sel étonnant. Le panorama est fou, les couleurs du ciel changent à mesure que le soleil descend, et nous faisons nos premières photos typiques du Salar.
Ce désert de sel, né suite à l’assèchement d’un lac préhistorique, mesure 11 000 km2 ! La perspective est donc totalement plate sur de nombreux kilomètres, ce qui rend possible de nombreux montages photos, plus ou moins réussis, et de plus ou moins bon goût ! Mais les vraies photos auront lieu le lendemain.
Pour l’heure, nous profitons des chips, des olives, du vin, et du fromage de chèvre préparés à notre intention, en attendant de pouvoir regarder un ciel d’étoiles sans pollution.
Rentrés à l’hôtel de sel, nos hôtes nous ont préparé un cocktail à base de sucre (semble t-il) … puis une soupe dans laquelle nous pouvons faire tremper quelques frites (ça se fait beaucoup en Bolivie, la pomme de terre est un ingrédient essentiel ici), et enfin des lasagnes végétariennes inédites : pommes de terre / champignon !
Terrassés par l’apéro, nous ne faisons pas long feu et allons nous coucher avant de passer une dernière journée dans le Salar. A 3600m d’altitude, les nuits restent difficiles, mais le mal d’altitude se fait moins sentir.
Jour 11
- 5h : le réveil sonne et on sent bien les 3 jours de périple dans les pattes.
Ce matin, pas de petit déjeuner à l’hôtel, on file directement dans le Salar d’Uyuni pour voir le lever du soleil sur la Isla de Incahuasi (l’Ile aux cactus).
Il fait froid, et entamer une journée sans petit déjeuner est quelque chose d’inenvisageable en temps normal pour Aurore. C’est malheureusement le ventre vide qu’il va falloir se lancer.
Après 45 minutes de route (Salar est grand !), nous arrivons à destination et nous grimpons les marches dans la pénombre jusqu’au sommet de l’île. Une cinquantaine de touristes est sur le qui-vive, attendant d’apercevoir les premiers rayons du soleil. Tout le monde s’amasse au même spot, et nous nous éloignons un peu et misons sur un autre spot plus tranquille. Il faut relativiser toutefois, car c’est un des levers de soleil populaires les moins peuplés auquel j’ai pu assister. On est loin d’Angkor Vat (Cambodge) ou du mont Bromo (Indonésie).
Une multitude de cactus se dévoile tandis que le temps passe et le ciel s’éclaircit. Les premiers rayons du soleil pointent timidement leur nez. Et enfin le roi soleil sort de sa montagne pour nous éblouir, et surtout nous réchauffer, car on entend une bonne partie de touristes se plaindre du froid (des français évidemment). Fait rare, on arrive à le regarder en face sans perdre ses yeux, et le spectacle est grandiose. L’île est bordée non pas par de l’eau mais par un désert blanc, et la sensation est étrange.
Après 15 minutes, nous descendons rejoindre notre voiture. Nous roulons et nous écartons de l’entrée du site pendant 500 mètres, pour nous réfugier derrière un gros caillou pour prendre le petit déjeuner, isolés des autres touristes. Ruth nous fait même la surprise d’avoir cuisiné un gros cake au citron que nous ingurgitons avec reconnaissance.
Puis vient le moment des photos « loca » (folles). Freddy s’en donne à cœur joie et sort le tapis de voiture côté conducteur pour s’allonger et nous réserver les meilleurs montage photo. Malgré la quantité de tours déjà réalisés (environ 4 par mois), ce dernier s’implique vraiment pour réaliser de belles photos et de beaux souvenirs de notre visite. Les clichés qu’on trouvait assez beauf en les voyant à l’agence nous font bien marrer, et nous jouons le jeu tous les 4 avec plaisir.
Nous nous dirigeons ensuite vers le premier hôtel de sel, qui est plus ou moins devenu un musée, et qui est visité par le monde entier, en sont témoins les nombreux drapeaux (oui, évidemment, il y a également un drapeau breton, comme à chaque coin du monde).
Et prenons une photo rapide du monument hommage au Dakar, qui est passé à Uyuni en 2018 non sans créer de polémique.
Avant dernier arrêt dans un marché artisanal. Assez étonnamment, les commerçants ne nous sollicitent pas trop, et c’est assez plaisant de déambuler à travers les étals de ponchos, bonnets, lamas, et autres souvenirs.
Enfin, après un rapide déjeuner, nous faisons un passage éclair au cimetière de trains, qui s’apparente plutôt à un cimetière de déchets. Pas immanquable mais curieux.
Nous voilà donc désormais dans la ville d’Uyuni, qui n’est pas immanquable non plus. Nous remercions chaleureusement Freddy et Ruth qui ont été adorables, et quittons les sympathiques suisses, avec qui nous avons passé 4 journées riches en paysages et en découvertes.
Prochaine étape : Sucre. Pour cela, nous avons deux bus à prendre. Un premier jusqu’à Potosí, et le deuxième jusqu’à Sucre, soit environ 7 heures de route.
Le premier bus est tout confort, les sièges s’inclinent quasiment à 180 degrés. La route est magnifique, mais un poil dangereuse.
Le deuxième bus est moins confort. Nous partons avec environ une heure de retard, le temps que tout le monde monte. On a hâte d’arriver après un lever aussi matinal.
Arrivés à Sucre vers 21h30, nous montons dans le premier taxi qui veut bien de nous et nos sacs. Le chauffeur est génial, très souriant et curieux. On le soupçonne d’avoir mâché de la coca toute la journée pour être aussi énergique. Il parle très vite et semble avaler quelques mots, ce qui nous demande de sacrés efforts pour comprendre vu notre niveau linguistique.
Ce dernier nous dépose devant un Bed and Breakfast que nous n’avions pas réservé et qui est fermé à partir de 19h. Par chance, un autre Bed and Breakfast (Santa Cecilia) est juste à côté et nous sonnons en désespoir de cause. Le propriétaire nous réserve un accueil adorable malgré l’heure tardive (il est 22h) et nous posons nos affaires afin de trouver un endroit où manger sur le pouce. Revenus bredouilles, mon ventre crie famine, et nous nous couchons la mort dans l’âme (surtout moi), mais pressés de découvrir cette belle ville.
Le récap' Chuipala
Organisation impeccable, l’agence répond à toutes nos questions sans langue de bois, et le chauffeur est à l’écoute et nous fait bénéficier de ses tuyaux pour passer le voyage le plus agréable possible.
Un peu plus cher que les autres (1350 Bs / personne si le voyage se fait à 4 personnes. Possibilité de négocier à 1250 Bs).
Service pas très aimable.
Nuitée : 145 Bs (env. 20€)
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